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article du 26/10/06 09h10
Les animaux homosexuels exposés à Oslo
Deux girafes qui s'acoquinent ici. Là, ce sont deux baleines qui s'accouplent. Plus loin, deux libellules qui se butinent. A priori familières, ces scènes de tendresse choquent pourtant certains esprits. Leur particularité: elles mettent toutes en scène des animaux... du même sexe.
Bousculant préjugés et tabous, le musée d'Histoire naturelle d'Oslo présente actuellement une exposition sur l'homosexualité animale, la première au monde consacrée à ce sujet, assurent ses concepteurs.
"Les personnes homosexuelles étant souvent confrontées à l'argument selon lequel leur mode de vie va à l'encontre des principes de la nature, nous avons pensé qu'en tant qu'institution scientifique, nous pouvions montrer que ce n'est pas le cas", explique Geir Soeli, l'organisateur de l'exposition. "On peut penser ce qu'on veut des homosexuels mais on ne peut pas utiliser cet argument parce que l'homosexualité est très naturelle et très répandue dans le royaume des animaux", ajoute-t-il.
Du scarabée au cygne en passant par des animaux à l'image plutôt "macho", tels le lion ou le cachalot, des cas de comportements homosexuels ont été détectés au sein de quelque 1.500 espèces.
Intitulée "Contre nature?", l'exposition en présente quelques exemples à partir de photos et de reconstitutions. Sur un cliché, deux bonobos adultes et femelles batifolent, stimulées par un jeune mâle.
Ces primates pacifiques, les plus proches de l'homme avec qui ils partagent environ 99 % du patrimoine génétique, utilisent le sexe comme un moyen de réduire l'agressivité au-delà des barrières d'âge et de genre.
Si les enfants des écoles traversent sans broncher la salle du musée d'Histoire naturelle, l'exposition a en revanche fait froncer des sourcils dans les milieux chrétiens conservateurs. Un pasteur de l'Eglise luthérienne a souhaité à ses concepteurs de "brûler en enfer". Un autre de l'Eglise pentecôtiste a estimé que l'argent des contribuables aurait été plus utile à
aider les animaux à corriger "leurs perversions et leurs déviances".