Certains d'entre vous ne l'auront peut-être même pas croisée.
Cette petite chienne Beagle d'environs 12 ans nous fut apportée après avoir été récupérée accidentée sur la voie publique.
Conduite immédiatement à la Clinique, elle fut redescendue quelques jours après, une fois les soins prodigués.
Malheureusement, les résultats des examens qui sont ensuite parvenus ne laissaient guère d'espoir.
Sa patte arrière était brisée au point qu'une intervention n'était même pas envisageable. De plus, elle était atteinte de multiples tumeurs inopérables et son maintient en vie n'aurait pas été un service à lui rendre.
J'ai pris ces photos le lendemain de son retour de la clinique. Je me suis trouvé face à une petite chienne qui traînait sa patte comme on traîne un poids mort. Pourtant, elle fit l'effort de venir vers moi en agitant doucement sa queue puis, elle me lécha la main.
Inutile de vous dire ce que j'ai pu ressentir à ce moment là...
Ce prénom, "Céleste", c'est celui que je lui ai donné.
Pour qu'elle ne parte pas comme une inconnue...
Très souvent, pour beaucoup de gens, la fourrière est synonyme d'euthanasie.
Si cela était le cas il n'y a encore pas si longtemps, les choses ont évoluées. Très souvent, c'est pour ces raisons que de nombreuses associations indépendantes de protection animale se sont crées, dans le but de "reprendre" en gestion les fourrières qui étaient auparavant gérées uniquement par les services administratifs sous l'autorité de la Préfecture.
Depuis, il n'y a plus d'euthanasie systématique à l'issue du temps de fourrière. Les animaux repassent une visite plus complète et sont dès lors mis à disposition dans la partie "Adoption" des refuges, ce qui explique que ceux-ci soient en quasi permanence remplis et en manque de places.
Seuls quelques exceptions, comme "Céleste", n'auront pas cette chance, mais à chaque fois que cela est rendu "nécessaire" par l'état de santé de l'animal, quel qu'il soit, soyez certains que ce n'est jamais sans une certaine amertume que l'acte est accompli.
C'est à chaque fois la même chose. On voudrait tourner la tête pour ne pas voir, mais... on ne peut pas, on ne veux pas... on ne dois pas.
C'est à ce moment là que nous "devons accompagner", celle ou celui dont le bref passage parmi nous va s'arrêter là.
Qu'importe qui est le responsable. Que ce soit le propriétaire qui a laissé échapper son animal, celui qui l'a renversé et ne s'est pas arrêté.
Une chose est certaine : ce n'est pas celui qui l'a ramené ou a tenté de le sauver qui est responsable, même si c'est ce dernier qui doit faire la piqure léthale...
Il suffit de voir les mines déconfites des personnels ou des bénévoles, les larmes au bord des yeux, pour s'assurer que cet acte n'est jamais perpétré dans l'indifférence, mais, même s'il nous en coûte beaucoup, il est souvent effectué avec beaucoup... d'amour !
A "Céleste", libérée de son fardeau le 6 avril 2008...
--Message édité par le 10-04-08 à 11:38:13--
Thierry
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"Tu es responsable pour toujours de ce que tu apprivoises..."
Antoine de Saint-Exupéry
"De son regard profond, le loup verra en vous la plus grande créature qu'ait jamais porté cette terre...
Regardez dans vos propres yeux et vous verrez le plus grand destructeur qui marche sur cette terre."
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